L’idéologie nazie, la racine de la négation de l’Homme


En rapport avec le concours national de la Résistance et de la Déportation, nous allons vous présenter comment, par l’idéologie raciale nazie, l’humanité des résistants, des Juifs, des Tziganes, des homosexuels et des handicapés a été complètement niée. La racine de la négation de l’Homme dans le système concentrationnaire nazi se trouve dans l’idéologie nazie.

 

L’idéologie nazie est basée sur trois grands thèmes :

 

1. Le racisme et l’antisémitisme

 

Livre écrit par Hitler : "Mein Kampf"
Livre écrit par Hitler : "Mein Kampf"

 

L’idéologie raciale nazie est décrite dans un seul livre, écrit par Hitler en 1923 lorsqu’il était en prison : Mein Kampf (« Mon combat »). Il y est écrit qu’il y aurait plusieurs races sur Terre (c’est donc une idéologie raciste) dont une seule « pure».

 

Elle dit que seuls les Allemands, appelés les Aryens, ont le sang pur et sont supérieurs à toutes les autres « races » : les autres peuples européens, les slaves… Surtout leurs principaux ennemis sont les Juifs, dits de « sang impur », qui sont vus comme des parasites, des sous-hommes donc des gens à éliminer de leur société et à maltraiter. Ils les considèrent comme de vulgaires parasites sans identité humaine.

 

L’idéologie nazie considère que les hommes ne sont pas égaux, elle hiérarchise les races et elle dit que les plus fort doivent éliminer les inférieurs comme l’écrit Hitler dans cet extrait de Mein Kampf : « Après des siècles de pleurnicheries sur la défense des pauvres et des humiliés, le moment est arrivé de nous décider à défendre les forts contre les inférieurs. […] L’instinct naturel ordonne à tous les êtres vivants, non seulement de vaincre leurs ennemis mais encore de les exterminer. ».

 

Les Nazis mettront en pratique cette idéologie raciste pendant les 12 années au pouvoir d’Hitler. Les premières mesures officielles antisémites proviennent des « Lois de Nuremberg » en 1935. Celles-ci parlent de la prétendue « pureté du sang allemand». Elles interdisent tous les mariages juifs, et surtout, font perdre leur nationalité allemande à chacun d’eux.

 

L’identité des Juifs allemands est donc niée par ces lois. En perdant leur nationalité, leur droit de vivre avec les citoyens allemands, le régime nazi nie les valeurs d’égalité et de fraternité.

L'idéologie raciste des Nazis (schéma réalisé par Emma Baud)
L'idéologie raciste des Nazis (schéma réalisé par Emma Baud)

 

Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, dit dans une interview au n°914 du journal « Le Patriote Résistant »: « la procédure est toujours la même, lorsque l’on veut exclure un groupe. On emploie le récit totalitaire qui affirme : « ceux-là ne sont pas de vrais êtres humains ; ce sont des parasites »! »

 

Il explique ainsi que lorsqu’une personne est rejetée, c’est toujours de la même façon : on fabrique des boucs-émissaires, on dit qu’ils sont différents et responsables de tous les maux.

 

Il rajoute également : « Si tout le monde répète en même temps que les Tziganes ne sont pas des êtres humains ou que les tutsis sont des cancrelats, il devient possible de tuer l’autre au nom de la morale. Il est possible d’être parfaitement humain avec ses proches et totalement pervers avec les plus lointains. C’était le cas de presque tous les inculpés au procès de Nuremberg : ils n’éprouvaient aucun sentiment de honte ni de culpabilité ; ils n’avaient pas commis de crime. »

 

Il explique ainsi que le plus dur à accepter c’est l’humanité de ces êtres (les nazis étaient des hommes « comme les autres ») qui se comportent comme inhumains dans un pan de leur vie et pourtant ne semblent même pas en prendre conscience.

 

2. Le nationalisme

 

Le nationalisme est le fait de considérer sa nation comme supérieure aux autres. Hitler aura alors la volonté d’un « espace vital » pour son peuple. Il veut avoir plus de territoires car il juge nécessaire que le peuple aryen ait plus de terrain pour se développer. En 1938, il commence ses annexions avec celle de l’Autriche.

 

Hitler écrit dans Mein Kampf  « Il ne s’agit pas de supprimer l’inégalité parmi les hommes, mais au contraire, de l’approfondir et, comme dans toutes les grandes cultures, d'en faire une loi, par des barrières infranchissables. Le même droit ne vaut pas pour tous. […] C’est pourquoi je ne consentirai jamais à d’autres peuples les mêmes droits qu’au peuple allemand. Il est de notre devoir de soumettre les autres peuples. Le peuple allemand est élu pour devenir la nouvelle classe des seigneurs dans le monde. »

 

Dans cet extrait de Mein Kampf, Hitler montre bien qu'il veut que le peuple allemand domine tous les autres peuples, que son peuple vaut mieux que tous les autres et donc qu'il n'a pas les mêmes droits. Il nie une nouvelle fois l’égalité entre tous les êtres humains. Les racines de la négation de l’Homme se trouvent donc bien dans cette idéologie de départ.

 

3. La dictature

 

        Hitler veut avoir tous les pouvoirs. C’est en 1934 qu’il va les obtenir et se faire nommer « Reichsführer ». En 1933, le parti nazi deviendra le parti unique. Le parti interdit toutes les libertés individuelles (liberté d’expression, liberté de culte, liberté de penser, liberté de choisir…).

 

Voici un dialogue entre un père SS et son fils extrait du livre L’espèce humaine, écrit par Antelme Robert en 1957: « L’Allemagne est un grand pays. On a réussi à en amener beaucoup comme ça en Allemagne. Évidemment le Führer aurait pu les faire tuer. Mais c’est un homme bon et patient, le Führer. Quand même, c’est répugnant d’être aussi moche que ça. Quelles raisons peut avoir le Führer pour laisser vivants des types aussi moches ? Quand il y a un seau de soupe au milieu de la cour, ils sautent tous dessus, ils gueulent, ils se foutent des coups. Scheisse, Scheisse  !(Désigne « Merde » en français) Quand des hommes ne sont pas plus disciplinés, est-ce qu’on peut trouver qu’ils méritent de vivre ? Ça, des ennemis de l’Allemagne ? Une vermine, pas des ennemis. L’Allemagne ne peut pas avoir des ennemis comme ça. Est-ce qu’ils pensent quelque chose ? Quand je questionne le SS sur eux, il fait une grimace - parfois il rigole - et il répond Scheisse ! Si j’insiste, il répond qu’il n’a pas grand-chose à dire. Il a l’air de ne rien penser d’eux, de ne pas penser à eux du tout. » Cet extrait montre bien que dès le plus jeune âge, les Allemands sont éduqués de façon à détester les juifs.

 

On voit également dans Mein Kampf, à quel point il était important pour Hitler de convaincre les Allemands dès leur jeunesse : « L’Etat raciste aura atteint son but suprême d’instructeur et d’éducateur quand il aura gravé dans le cœur de la jeunesse à lui confiée, l’esprit et le sentiment de la race. Il ne faut pas qu’un seul garçon ou une seule fille vienne à quitter l’école sans avoir été amené à la parfaite connaissance de ce que sont la pureté du sang et sa nécessité. »

 

Les Nazis font sans cesse de la propagande pour montrer la supériorité des prétendus Aryens et de leur chef, Hitler. Hitler était un homme raciste, antisémite et profondément intolérant. Il niait profondément l’égalité humaine et donc la nature de l’Homme.

 

Conclusion :

 

L'idéologie raciale nazie est belle et bien la racine de la négation de l'Homme car dès le début l'idée de détruire et de nier les Juifs, les Slaves et les autres peuples était déjà bien ancrée dans l'esprit d'Hitler. En ayant été soumis à la propagande nazie dès leur plus jeune âge, les jeunes Allemands ont grandi avec cette idée de peuple supérieur et de « races inférieures ». Malheureusement la mise en pratique de ces idées entrainera une dramatique négation de l’Homme dans le système concentrationnaire nazi.

 

 

Emma Baud et Romane Perrier, 3°2


Sources :

 

- Cours d'histoire de 3ème

- Journal PATRIOTE RÉSISTANT n°914, décembre 2016

- Fascicule du CNRD édité par le Fondation pour la mémoire de la Déportation

 

Source image : lemonde.fr