La négation de l’Homme dans le journal d’Anne Franck


Tout le monde connaît le célèbre journal écrit par Anne Frank durant la Seconde Guerre mondiale. Dans le cadre du concours du CNRD, nous allons nous demander si Anne Frank évoque dans son journal la négation de l’Homme depuis sa cachette, si elle se sent remise en cause en tant qu’être humain.

 

Anne Franck est une jeune juive d’origine allemande exilée au Pays-Bas. Elle a tenu son journal du 12 juin 1941 au 1 août 1944 (le jour de son arrestation.)

 

Tout au long de la guerre, elle nous parle de ses émotions et nous livre ses secrets. Elle nous explique aussi qu’elle ne comprend pas ce qui se passe et qu’elle aimerait pouvoir être libre comme avant. Sa liberté d’être humain est ainsi niée. Elle dit aussi se sentir quand même chanceuse d’être toujours en vie et de ne pas avoir encore été emmenée dans les camps de concentration (elle le sera malheureusement plus tard).

 

Cette photo est un portrait de la jeune Anne Frank, juive morte pendant la Seconde guerre mondiale à Bergen Belsen.
Cette photo est un portrait de la jeune Anne Frank, juive morte pendant la Seconde guerre mondiale à Bergen Belsen.

Voici un extrait de son journal montrant la négation de l’Homme dans les camps. Il s’agit ici d’un fait qui a été raconté à l’auteur :

 

« Vendredi 9 octobre 1942                                                                                              

Chère Kitty,

 

Aujourd’hui, je n’ai que des nouvelles sinistres et déprimantes à te donner. Nos nombreux amis Juifs sont emmenés par groupes entiers. La Gestapo ne prend vraiment pas de gants avec ces gens, on les transporte à Westerbork, grand camp pour Juifs en Drenthe, dans des wagons à bestiaux. Miep nous a parlé de quelqu’un qui s’est échappé de Westerbork. Westerbork doit être épouvantable. On ne donne presque rien à manger aux gens, et encore moins à boire car ils n’ont de l’eau qu’une heure par jour et un W.C et un lavabo pour plusieurs milliers de personnes. Ils dorment tous ensemble, hommes, femmes et enfants. Les femmes et les enfants ont souvent la tête rasée. Il est presque impossible de fuir, les gens du camp sont tous marqués par leur tête rasée et pour beaucoup aussi par leur physique juif. Anne»

 

Pendant l’occupation allemande, Anne Frank écrit un journal en expliquant sa vie.
Pendant l’occupation allemande, Anne Frank écrit un journal en expliquant sa vie.
Anne et sa famille à Amsterdam, en 1941. Anne avait douze ans.
Anne et sa famille à Amsterdam, en 1941. Anne avait douze ans.

Anne Franck nous montre les horreurs dont elle entend parler dans le camp de Westerbork, le plus grand camp de concentration hollandais. Il s’agit bien d’une entreprise de déshumanisation des Juifs : les besoins vitaux sont niés (manger, boire) et les cheveux sont rasés.

 

Anne est extrêmement choquée et bouleversée des témoignages de Miep sur les horreurs des camps de concentration : « Je suis complètement bouleversée, Miep raconte toutes ces horreurs de façon si poignante [...] ».

 

Anne Franck ne subit pas de violences directes, elle nous décrit ce qui se passe tout en sachant que cela pourrait lui arriver à elle aussi si sa cachette était découverte. Cependant elle vit déjà une violence indirecte, elle est forcée de vivre cachée.

 


Salle à manger de l’Annexe, où elle a vécu caché pendant plusieurs années avec sa famille.
Salle à manger de l’Annexe, où elle a vécu caché pendant plusieurs années avec sa famille.

Le fait qu’Anne Franck doive rester cachée nous montre qu’elle court un danger au quotidien seulement à cause de sa religion. Elle n’est plus considérée comme égale aux autres hollandais du fait des lois anti-juives mis en place par les Nazis en Hollande. Elle trouve ça injuste et aimerait se rebeller contre la société. Malheureusement le destin d’Anne est bien tragique. Elle sera arrêtée et mourra dans le camp de concentration de Bergen-Belsen.

 


Son journal nous a fait comprendre ce que pouvaient ressentir les Juifs qui vivaient cachés durant la Seconde Guerre mondiale : l’incompréhension de cette haine, la privation des libertés individuelles et la peur de se faire déporter dans les camps où les besoins vitaux des Hommes sont niés par les nazis.

 

 

Mina Calvet et Marine Veulleray, 3°2


Sources :

 

- Photo 3: Site web de la maison d’Anne Franck

- Photo 2: europe1.fr

-photos 1 et 4:  annefrankguide.net