Les Tsiganes, des Hommes niés dans le système concentrationnaire nazi


Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Tsiganes font partie des peuples qui ont été persécutés par les nazis. Pour eux, ils sont des sous-hommes, des « impurs » qui doivent être surveillés et qui ne doivent pas se mélanger au reste de la population. Les Tsiganes sont un peuple nomade originaire d’Inde mais vivant en Europe depuis très longtemps. Les Tsiganes sont niés comme être humain par les nazis, qui les considèrent comme inférieurs et vont les discriminer (on parle de « Porajmos » pour nommer les persécutions et le génocide tziganes pendant la guerre).

 

Détenus tsiganes faisant la queue pour l’appel dans le camp de concentration de Dachau. Allemagne, 20 juin 1938.
Détenus tsiganes faisant la queue pour l’appel dans le camp de concentration de Dachau. Allemagne, 20 juin 1938.

L’internement des Tsiganes

 

De 1933 à 1936, les Tsiganes sont internés dans les camps de concentration de Dachau et Buchenwald car ils sont considérés comme des « asociaux » par les nazis. Ils étaient considérés comme « racialement inférieurs ». Ils sont niés en tant qu’êtres humains car les Nazis ne veulent pas les voir, ils veulent qu’ils soient en dehors de la société.

 

En France, dès 1940, les Tziganes sont internés dans des dizaines de camps. Entre 1940 et 1946, plus de 6500 hommes, femmes et enfants ont été internés en France dans trente camps pour le seul motif d’avoir été identifiés comme Tziganes par les autorités allemandes et françaises.

 

Femmes et enfants tsiganes internés dans le camp de transit de Rivesaltes. France, printemps 1942.
Femmes et enfants tsiganes internés dans le camp de transit de Rivesaltes. France, printemps 1942.

Camps où ont été enfermés des Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale en France
Camps où ont été enfermés des Tsiganes pendant la Seconde Guerre mondiale en France

 

 Les Tsiganes sont aussi internés dans tous les pays dominés par les nazis, comme en Belgique.

 

Voici un témoignage d’une Tsigane, Paprika Galut emprisonnée à l’âge de 18 ans : « ils nous ont amenés dans un camp à Malines en Belgique. Il y avait plusieurs gitans ramassés, même ceux de la Belgique. On est restés longtemps là-bas, on était malheureux, malheureux. On mourait de faim, on mourait de soif. On ne savait pas quoi faire […]. Ils nous mettaient sur un bout de table et nous battaient avec des bouts de bois et avec des fouets." Son témoignage nous informe de la dureté de l’internement des Tsiganes dans les camps.

 

Leurs besoins vitaux étaient niés et ils subissaient des brimades. En Ukraine et en Croatie les prisonniers mourraient d’épuisement, de faim et de soif. Les SS forçaient les Tziganes au travail de voies ferrées.

 

Selon le United states holocauste memorial museum, « les camps de Marzahn à Berlin et ceux de Lackenbach et de Salzbourg en Autriche furent parmi les plus terribles. Des centaines des Tsiganes y périrent à cause des conditions de vie. Les voisins allemands du camp se plaignirent à plusieurs reprises des camps et exigèrent la déportation des Tsiganes internés pour "sauvegarder la morale et la santé publiques ainsi que la sécurité". » On voit donc malheureusement que les Tsiganes n’étaient pas considérés comme des humains comme les autres.

 

 

Femmes et enfants tsiganes internés dans le camp de transit de Rivesaltes. France, printemps 1942.

 

US Holocaust Memorial Museum

 


 La déportation des Tsiganes

 

Contrairement à ce qui se passa dans le reste de l’Europe, les Allemands ne donnèrent jamais l'ordre de déporter les Tsiganes internés en France. Il n'y eut donc pas de déportations massives, mais quelques dizaines de Tsiganes ont bien été déportés de France.

145 Tsiganes français ont été déportés vers Auschwitz, tous sont arrivés au camp par le convoi Z de janvier 1944 (ce convoi déportait 351 Tsiganes arrêtés en France et Belgique. Seule une dizaine est revenue).

Beaucoup de Tsiganes, dont des enfants, ont malheureusement servi pour des pseudo-expériences « médicales » nazies.

Même s’il est difficile d’avoir un chiffre précis (car tous les Tziganes européens n’étaient pas recensés), on estime qu’environ 220 000 Tziganes ont été tués, soit 25% de la population tsigane européenne.

 

Les Tsiganes, comme les Juifs, ont donc été niés comme être humain par les nazis. Le principe d’égalité et les droits de l’Homme n’ont pas été respectés à leur encontre.

 

Kaï Sandford et Lisa Gardillon, 3°1

 

Bande dessinée Tsiganes, de Mirror Kkrist, mai 2008
Bande dessinée Tsiganes, de Mirror Kkrist, mai 2008