La solidarité dans les camps


Robert Antelme est l’auteur de l’extrait du livre "L’espèce humaine". C’est un poète et écrivain français, déporté aux camps de Buchenwald et de Dachau.
Robert Antelme est l’auteur de l’extrait du livre "L’espèce humaine". C’est un poète et écrivain français, déporté aux camps de Buchenwald et de Dachau.

 

Pendant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945) les nazis avaient pour projet de déshumaniser les détenus résistants, juifs, tziganes, homosexuels et handicapés. Ces personnes ont réussi à résister et à rester humaines grâce à la solidarité dans les camps.

 

La solidarité dans les camps est donc une façon de résister face à la négation de l’Homme.

 

 

1/ la solidarité

 

La solidarité dans les camps aidait les déportés à se sentir mieux, à garder espoir, à résister face à l’objectif de déshumanisation des Nazis.

 

Les déportés donnaient des vêtements ou des chaussures, surtout de la nourriture à ceux qui n’avaient rien ou très peu. Lors de notre rencontre à Morette avec Walter Bassan, celui-ci nous a raconté que les détenus de sa baraque à Dachau économisaient chaque jour une cuillère de soupe pour les plus faibles. C’était beaucoup car les détenus avaient très faim ! Au bout d’une semaine, ce bel acte de solidarité permettait de donner une belle ration supplémentaire aux plus faibles et ainsi de les aider à survivre.

 

 

Dans son livre L’espèce humaine , Robert Antelme, parle p.68-69 de cette solidarité concernant la nourriture : «Et elle s'en va. Elle m'a donné un morceau de pain blanc. Je mets la main dans la poche, je ne lâche pas le morceau.

 

L'événement m'empêche de tenir en place. Je sors de la travée, la main dans la poche. Les

copains de la soudure sont penchés sur leur chalumeau. Il ne leur est rien arrivé à eux. C'est

comme si je les regardais de l'extérieur du barbelé.

 

C'est une femme de l'usine. Elle travaille avec celles qui rigolent quand un meister

frappe un copain. Le Rhénan aussi travaille avec eux. Les copains ne savent pas ce qui s'est

passé entre cette femme et moi qui suis l'un d'eux. Ils n'ont pas vu sa figure quand elle a

tendu le pain et sa figure après qu'elle l'a lâché.

 

Mie et croûte, c'est de l'or. Les dents vont gâcher ça, de ça aussi elles vont faire une boule

aussitôt avalée. Ce n'est pas du pain de l'usine Buchenwald, du pain = travail = schlague[1] =

sommeil ; c'est du pain humain. »

 

schlague=Châtiment autrefois usité en Allemagne et qui consistait en coups de baguette sur le dos du fautif.

 

C’est très important qu’il emploie l’expression de « pain humain ». Le pain est important mais il acquiert une importance essentiel parce qu’il est donné. Par cet acte, le détenu résiste face à la négation de l’être humain. Robert Antelme nous raconte que la solidarité maintenait la dignité et aidait les détenus à se sentir encore humain.

 

Le morceau de pain donné par la femme est un acte de solidarité mais c’est un signe qui redonne espoir au déporté, qui lui redonne son humanité, cette femme le considère comme un être humain à qui elle offre quelque chose.

  

Certains déportés arrivaient aussi à empêcher leurs amis d’être envoyés vers la mort en changeant leurs numéros.

 

Ils s’appelaient entre eux par leur prénom, ce n’est grand-chose mais à cette époque appeler un déporté par son prénom, c’était le considérer humain. Entre eux ils n’étaient plus des numéros, ils avaient un prénom et une identité.

Les hommes voulaient garder leur identité malgré ces numéros qui leur enlevaient leur nom (ici, tatouage d’un détenu d’Auschwitz)
Les hommes voulaient garder leur identité malgré ces numéros qui leur enlevaient leur nom (ici, tatouage d’un détenu d’Auschwitz)

 

2/ La solidarité qui devient fraternité

 

La solidarité est devenue plus rare chez les détenus restés longtemps dans les camps. En effet pour eux, la faim était de plus en plus dure à supporter et chaque épidémie les affaiblissait un peu plus. Ils se sont mis pour la plupart à garder la nourriture pour eux, ainsi que les vêtements chauds. Mais les liens qu’ils avaient créés entre eux existaient toujours, ils veillaient les uns sur les autres. Les nouveaux arrivants dans les camps essayaient de nouer des liens avec les "anciens" du camp, car ceux-ci pouvaient leur apprendre à survire et les protéger.

 

Dans le livre Si c’est un homme de Primo Levi, un détenu qu’il appelle le Steinhaus (qui a été sergent de l’armée austro-hongroise) l’oblige à se laver tous les jours même s’il n’a pas de savon. Primo Levi retiendra comme leçon que la meilleure méthode de résister est le refus de devenir comme des bêtes, de devenir ce que les Nazis veulent.

 

Vous en saurez plus en regardant l’article qu’une autre élève a fait sur cette œuvre: Primo Levi

 

 

Conclusion:

 

La solidarité aura été un élément clé pour les déportés, c’est cela qui les aidait à résister à l’objectif de déshumanisation des Nazis. Ils se considéraient entre eux comme humains, ils s’appelaient par leur prénom et considéraient que chacun avait une identité. Les anciens déportés veillaient les uns sur les autres et aidaient l'un des leurs s’il en avait besoin.

 

 

Emilie Baud, 3°2

 



Sources de l'article:

 

http://enenvor.fr

http://www.gallimard.fr

http://www.memorialdelashoah.org

L’espèce humaine, Robert Antelme, Galimard, 1947

 

Nom de l’illustration

 

sources

Numéros bras déportés

 

http://enenvor.fr

Robert Antelme

 

https://fr.wikipedia.org http://www.gallimard.fr