Témoignage de Walter BASSAN
I. Introduction
Walter Bassan est un ancien résistant français de la région d’Annecy. S’il ne participait pas aux dangereux combats dans les maquis, son rôle à 17 ans était de distribuer des tracts de propagande ou de voler des tickets de ration dans les mairies pour les redistribuer. Ces actions redonnaient espoir à ceux qui en bénéficiaient.
II. Son récit
Après nous avoir expliqué ses fonctions dans la résistance, Mr Bassan a poursuivi en racontant son arrestation. Mr Bassan a été arrêté par la milice française suite à une dénonciation de l’un des membres de leur groupe. Après quelques jours de torture, les miliciens, n’ayant réussi à extirper aucune information sur les résistants de la région, transférèrent son groupe dans la prison de Lyon. Après de nombreuses révoltes, les prisonniers devinrent les « rois » de la prison. Malgré cela, les prisonniers furent déportés par train en Allemagne. Contrairement à la plupart des déportés, ces prisonniers firent le trajet en train de passagers et non en wagons à bestiaux. Le train s’arrêta au camp de Dachau. Là commença un nouveau cycle dans la vie des déportés. Dès leur arrivée, ils devaient se ranger en ligne et une phrase horrible leur était prononcée : « Il n’y a qu’une entrée, la porte que vous venez de franchir et une seule sortie, les fours crématoires. » Les prisonniers devaient ensuite passer en salle de désinfection où une multitude de produits chimiques leur était passée sur le corps pour les « laver » et une tonte des cheveux et poils était effectuée. Par la suite, les déportés étaient placés dans leur block, pour Mr Bassan ce fut le block on l’on fabriquait des pièces d’avions. Il y resta deux longs hivers. Walter Bassan n’a apporté aucune précision sur sa libération et son retour en France mais a préféré continuer par un dialogue avec notre classe.
III. La négation de l'Homme dans le système concentrationnaire nazi
Dès l’arrestation par la milice française, les résistants sont battus comme des animaux. Par la suite pendant le voyage, Mr Bassan a eu la chance de partir en train de voyageur. Mais tous n’ont pas eu cette chance, de nombreux juifs y sont allés dans des wagons à bestiaux. Dès l’arrivée au camp, les prisonniers sont rangés et comptés comme de la marchandise. L’horreur continue en salle de désinfection où des produits chimiques sont envoyés sur des hommes et femmes sans se soucier des répercussions et de la nocivité de ces produits. Dans les blocs de travail, il n’y avait aucun répit, les déportés fabriquaient sans relâche des pièces d’avions comme de simples machines. Quelques-unes furent sabotées mais les sanctions furent énormes et servirent d’exemples.
Il nous a aussi raconté que c’est grâce à la solidarité et à la force d’esprit que l’on pouvait s’en sortir. Il fallait être fort, ne jamais plier et résister dans son esprit. Les actes de solidarité ont toujours été présents à Dachau, ce qui montre que l’Homme sait rester digne même dans les situations désespérées. Par exemple, dans sa baraque, chacun donnait une cuillère à soupe chaque jour pour les plus faibles. Cela paraissait énorme lorsqu'on a si faim mais cela a pu aider des affaiblis. Mr Bassan a participé à cet acte de générosité sans jamais avoir besoin d’en bénéficier. Il est content de l’avoir fait.
IV. Le rôle et le message de Mr BASSAN
Walter Bassan est aujourd’hui président de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes. Il est aussi chevalier de la légion d'honneur.
Si ce grand monsieur prend la peine de témoigner auprès des élèves, c’est pour délivrer un message important. Mr Bassan veut mettre en garde les nouvelles générations, il faut absolument faire très attention aux extrémistes et les empêcher de prendre le pouvoir, quel qu’il soit. Il faut résister à ceux qui ne respectent pas l’être humain et ses droits fondamentaux.
Nous remercions beaucoup Walter Bassan de nous avoir raconté son histoire et transmis ce message si important.
Merci au conseil départemental et au Musée départemental de la Résistance et de la Déportation (74) d’avoir organisé la rencontre.
Antoine Gros, 3°1