La négation de l’Homme dans la vie quotidienne au camp


Dans le cadre concours du CNRD, nous avons décidé d’étudier comment les besoins vitaux de l’Homme ont été niés dans le système concentrationnaire. L’Homme a cinq besoins vitaux qui sont manger, dormir, boire, se laver et réfléchir. La vie dans les camps était très dure pour ceux qui y étaient déportés. Les conditions de vie étaient pitoyables :

- Épuisement des détenus

- Manque d’hygiène

- Sommeil réduit

- Vêtements et chaussures inappropriés

- Manque d’eau et de nourriture

 

Notre article va montrer que les conditions de vie niaient les besoins vitaux de l’être humain.

 

Concernant l’épuisement, les SS imposaient des mouvements fatigants souvent dans un froid terrible en hiver : terrassement, travail dans des carrières…Ils les faisaient marcher pieds nus sur le verglas dans le but de les rendre malades pour les faire mourir.

 

En terme d’hygiène, ils ne leur donnaient ni serviette ni savon pour se laver. Pour l’eau, ils devaient se débrouiller avec un filet d’eau.

 

Concernant le sommeil, les détenus dormaient à deux ou trois par paillasse en bois inconfortable (2 mètres sur 1 mètre).

 

Le sommeil, «les SS l’acceptent, c’est à dire que pendant quelques heures, ils consentent à ne plus être nos SS. S’ils veulent encore avoir demain de la matière à SS, il faut que nous dormions. Ils ne peuvent pas échapper à cette nécessité. Et nous, il faut que nous fabriquions de la force. On est pressé.» écrit  Robert ANTELME  dans le livre l’Espèce humaine.

En terme de vêtements, les détenus devaient porter des tenues rayées, sales et trop légères pour l’hiver. Pour combattre le froid et se donner une chance de survivre, les détenus étaient obligés de trouver des sacs de ciments vides pour les mettre sous leur tenue. Ces tenues inappropriées n’étaient jamais lavées et devenaient pleines de puces.

Pour parler de la nourriture, bien sûr les détenus sont malnutris. Et pourtant, il fallait survivre avec le peu qui était donné. Robert Antelme en parle dans son livre l’Espèce humaine :« le principal besoin vital était de manger pour rester en vie.»

 


Robert Waitz en parle plus longuement dans Témoignages strasbourgeois, De l'université aux camps de concentration :

 

 « Le détenu reçoit de la soupe et des « portions ». Midi et soir, il touche un litre de soupe. À midi, il s'agit d'eau chaude avec quelques fragments de légumes séchés, des tiges plus ou moins ligneuses, parfois quelques feuilles de chou, des navets qui flottent dans cette eau. Le soir, la soupe est plus épaisse. Quatre fois par semaine, elle consiste en une soupe contenant quelques très rares pommes de terre, mal pelées, noirâtres et à moitié pourries ; elle est épaissie avec de la fécule. Deux fois par semaine est distribuée une soupe de rutabagas souvent immangeable et une fois une soupe d'orge très cuite, véritable colle de pâte, ou une soupe de petit blé. Dans la soupe de rutabagas, il n'y a jamais de matière grasse. Dans les autres soupes du soir, 1 ou 2 grammes au maximum par litre. À la cuisine, les détenus volent les cubes de margarine. Les portions comportent du pain, riche en son et souvent en sciure de bois, 300 à 350 grammes par jour. Avec le pain, cinq fois par semaine un rectangle de margarine pesant 25 grammes, soit 5 grammes de matière grasse ; une fois par semaine un petit morceau de saucisse en partie végétale (75 grammes environ) et une fois par semaine une ou deux cuillerées à soupe de marmelade (20 grammes). De temps à autre, deux cuillerées à soupe de fromage blanc (30 à 40 grammes).»

 

Dans les camps nazis, les Hommes n’étaient plus considérés comme des Hommes. Les Hommes ont cinq besoins vitaux qui étaient niés dans les camps : manger, dormir, réfléchir, boire et se laver n’étaient plus permis à l’Homme.

 

Cléo Arens et Sophie Lanvanchy, 3°2

 


Sources :

- Auschwitz et après, Charlotte Delbo, Editions de minuit, 1970

 

- L’espèce humaine, Robert Antelme, Gallimard, 1978

 

- De l'université aux camps de concentration Témoignages strasbourgeois, Presses universitaires de Strasbourg, 1995

 

-Journal PATRIOTE RÉSISTANT n°914, décembre 2016

 

http://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/condition-de-vie.htm

 

Source des images:

Photo 1: © Marie Berthod

Photo 2: Mémorial haut-savoyard de la Déportation, Thônes. © Jacques Jefferies

Photo 3: http://resistance-camps-nazis.e-monsite.com/pages/la-vie-dans-les-camps/la-nourriture.html