"Si c'est un homme" de Primo LEVI


Si c'est un homme de Primo Levi, 1947
Si c'est un homme de Primo Levi, 1947

 Primo LEVI est un Juif italien qui a écrit Si c’est un homme en 1947. Il a été arrêté comme résistant en février 1944 puis envoyé à Auschwitz, ou il est resté prisonnier jusqu’en janvier 1945. Il a écrit ce témoignage pour dénoncer les horreurs que les déportés ont subi à Auschwitz. Il est l’un des premiers à écrire ce qu’il a vu et son chef d’œuvre ne devient mondialement connu que dix ans plus tard.

 

Primo LEVI a écrit plusieurs ouvrages comme son dernier Les naufragés et les rescapés paru en 1986 qui fut le plus sombre de tous ses livres, écrit avant son suicide en 1987. Dans cet article, vous ne trouverez pas toute l’histoire qu’a vécu Primo LEVI, mais je vais parler de ses sentiments et ses ressentis face à la négation de l’Homme qu’il a subi dans le camp d’Auschwitz. « Si c’est un homme » interroge sur la dignité humaine ou justement la négation de cette dignité voulue par les Nazis. La question de l’homme dans le système concentrationnaire, qui apparaît dans le titre, est bien au cœur de son témoignage.

 

I- Pourquoi témoigner ?

 

Primo LEVI a écrit ce témoignage pour essayer de se libérer moralement et pour empêcher les Hommes de recommencer pareil massacre. Primo LEVI, comme tous les déportés, ne s’est jamais remis de ce qu’il a surmonté. Il a pensé plus d’une fois qu’il ne survivrait pas parce que la mort était constamment présente, partout. Il suffisait de ne pas baisser le regard face à un SS ou de poser une question de trop pour se faire tuer. Certains ont abandonné, ont laissé la mort les emmener avec elle, mais beaucoup se sont aussi battus pour leurs droits et pour survivre. C’est pour toutes ces raisons, pour tous ces morts, que Primo LEVI a décidé d’écrire pour exorciser ces horreurs car les douleurs les plus horribles sont souvent invisibles pour les yeux. Elles le hantaient et il n’arrivait pas à oublier.

 

II- La négation de l'Homme qu'il a subie

 

Primo LEVI a subi avec ses camarades des violences sans raison, cela a commencé dès son arrestation par les SS: « comment peut-on frapper un homme sans colère? »

 

Il a été déporté avec 650 autres personnes dans 12 wagons: « entassé sans pitié», l’horreur commençait à se rapprocher doucement d’eux, chaque journée était pire que la précédente et cela ne faisait qu’empirer. Les droits attribués à tout Homme de cette planète leur avaient été enlevés. «Privations, coups, froid, soif» cette liste n’est qu’une petite partie de ce que les déportés subissaient chaque jour.

 

Primo LEVI ne cesse de parler des horreurs qu’il a subies, il dénonce la négation de l’Homme qui a été faite à son égard et à celui des autres. Son quotidien c’était la souffrance.

 

A Auschwitz, il a travaillé dans les usines IG Farben (il était chimiste), il s’est fait des amis tels que Schlone, et a survécu a plus d’une épreuve. Dans ce livre, il retrouve souvent la peur, l’angoisse, la tristesse mais surtout, la colère. C’est grâce à cette colère que les déportés se levaient chaque matin, pour montrer aux SS qu’ils étaient toujours là, qu’ils se battaient et ne baissaient pas les bras malgré la fatigue, la soif, la faim et la maladie. Ils voulaient rester des hommes. Ils ont décidé de survivre et de tout faire pour y arriver.

 

III- L’après-guerre :

 

Libéré en janvier 1945 par les Soviétiques, Primo LEVI rentre chez lui en Italie. Là-bas, il se marie et aura deux enfants. Il dirigera une entreprise de produits chimique mais très vite, il décide d’écrire Si c’est un homme qui paraît en 1947.

 

A cette époque, beaucoup n’ont pas envie de l’écouter. Certains l’accusent même de mentir et d’exagérer la vérité. Seuls ceux qui sont partis avec lui le soutiennent. C’est seulement dix ans plus tard que son témoignage sera mondialement connu; il aura enfin atteint son plus grand objectif qui était de raconter et dénoncer ce qu’il a subit. Si raconter son histoire lui tenait à cœur, c’est pour que le monde soit au courant certes, mais surtout pour que de telles horreurs ne se reproduisent pas. Il serait inhumain de vouloir de nouveau pareil malheur à quelqu’un et de vouloir lui retirer son identité. Primo LEVI ne parvenant pas à oublier ce cauchemar met fin à ses jours en 1987, pour libérer de son corps son âme emprisonnée, trop torturée pour rester plus longtemps dans ce monde de souffrances et d’injustices.

 

Ce livre magnifique décrit donc la négation de l’Homme dans le camp d’Auschwitz mais aussi comment Primo Levi et ses camarades ont lutté contre.

 

Héloïse Petitjean, 3°2



Source :

 

Si c’est un homme, Primo Levi, Pocket 1988

(Toutes les citations sont extraites du livre)