La chanson « Nuit et brouillard » a été écrite et composée par Jean Ferrat en Décembre 1963. Celle-ci parle des victimes des camps de concentration nazis de la Seconde Guerre mondiale.
Elle commémore aussi la disparition de son père, juif émigré originaire de Russie mais naturalisé français, qui a été arrêté puis séquestré au camp de Drancy puis déporté le 30 septembre à Auschwitz, où il est mort. Jean Ferrat n'avait alors que 12 ans.
Le titre de la chanson fait référence à la directive signée par Adolf Hitler qui ordonnait que les personnes désignées comme « nuisibles » soient transférées en Allemagne pour y être tuées.
Nous avons étudié cette chanson en musique avec notre professeur Mme Huneau. La raison pour laquelle nous avons choisi de chanter cette chanson pour le concours est qu’elle fait directement penser à la négation de l'Homme dans le système concentrationnaire nazi. Nous aimons beaucoup la mélodie mais surtout les paroles sont touchantes et nous révèlent à quel point cela a pu être difficile pour les déportés dans les camps.
Voici le texte de cette magnifique chanson :
« Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Nus et maigres, tremblants,
dans ces wagons plombés
Qui déchiraient la nuit de leurs ongles battants
Ils
étaient des milliers, ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes,
n'étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés avaient été jetés
Dès que la main retombe il ne reste qu'une ombre
Ils ne devaient jamais plus revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour, une heure, obstinément
Combien de tours de roues, d'arrêts et de départs
Qui n'en finissent pas de distiller l'espoir
Ils s'appelaient Jean-Pierre, Natacha ou Samuel
Certains priaient Jésus, Jéhovah ou Vichnou
D'autres ne priaient pas, mais qu'importe le ciel
Ils voulaient simplement ne plus vivre à
genoux
Ils n'arrivaient pas tous à la fin du voyage
Ceux qui sont revenus peuvent-ils être heureux
Ils essaient d'oublier, étonnés qu'à leur
âge
Les veines de leurs bras soient devenues si bleues
Les Allemands guettaient du haut des miradors
La lune se taisait comme vous vous
taisiez
En regardant au loin, en regardant dehors
Votre chair était tendre à
leurs chiens policiers
On me dit à présent que ces mots n'ont plus
cours
Qu'il vaut mieux ne chanter que des chansons d'amour
Que le sang sèche
vite en entrant dans l'histoire
Et qu'il ne sert à rien de prendre une guitare
Mais qui donc est de taille à pouvoir m'arrêter ?
L'ombre s'est
faite humaine, aujourd'hui c'est l'été
Je twisterais les mots s'il fallait les twister
Pour qu'un jour les enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez
vingt et cent, vous étiez des milliers
Nus et maigres, tremblants, dans ces wagons plombés
Qui déchiriez la nuit de vos ongles battants
Vous étiez des milliers, vous étiez vingt et cent »
Nous avons été honorées de pouvoir commémorer la mémoire de toutes ces victimes. Merci de nous avoir lues et écoutées.
Aurore Coët et Oksana Hulak, 3°2
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